Cette année, je m’envole pour le Vietnam en plein Têt, le Nouvel An lunaire. Première escale : Hô Chi Minh, une ville d’ordinaire survoltée qui, le temps de la fête, change de tempo. Les klaxons se taisent, les rideaux se ferment, et la ville s’offre un instant de répit. Une entrée en matière surprenante.
Jour 1 : Une ville à l’atmosphère détendue
J’imaginais une métropole en effervescence, des scooters en essaim, des trottoirs bondés de marchands ambulants et de brochettes fumantes. À la place, un silence pour le moins inhabituel. Nous sommes en plein Têt, et Hô Chi Minh tourne au ralenti. Pendant neuf jours, la ville change de rythme : commerces fermés et rues presque vides. Beaucoup ont quitté la métropole pour rejoindre leur famille, il faudra attendre le 2 février pour que tout redémarre. Pendant ce temps, la ville respire autrement.


Avant de partir au Vietnam, deux réflexes à avoir :
- Séjour de moins de 45 jours ? Pas besoin de visa. Pour plus longtemps, imprimez bien votre e-visa (50$) pour éviter tout stress à l’immigration.
- Télécharger l’application Grab. L’équivalent vietnamien d’Uber, fiable, rapide et bon marché. Pas de négociation avec un taxi réticent à enclencher son compteur, et très peu d’attente.


Plutôt que de loger dans le très touristique District 1, je choisis le District 3. Moins fréquenté des voyageurs, il a su garder son charme local. On y trouve des ruelles pleines de vie, des petits temples cachés entre les immeubles et des cafés de trottoir où l’on s’attarde à observer la ville.
Sur la route, le rouge est partout. Drapeaux du Parti, banderoles, lanternes suspendues aux balcons. Devant certaines maisons, des petits feux crépitent sur le trottoir. On m’explique qu’il s’agit d’une offrande aux ancêtres : on brûle des répliques en papier d’objets qu’ils chérissaient de leur vivant. Une moto miniature pour un oncle passionné de vitesse, des liasses de faux billets pour un grand-père flambeur… Un rituel aussi touchant que fascinant.
Mes valises posées, ma première mission est toute trouvée : un café. Impossible d’être au Vietnam sans tester un cà phê sữa đá : café noir ultra corsé, adouci avec du lait concentré, servi glacé. Un électrochoc. Dès la première gorgée, mon cerveau passe en mode turbo. La fatigue du vol ? Évaporée.


Petit détour par une banque pour retirer du liquide. Ici, cash is king. Et détail à noter : pendant le Têt, la plupart des restaurants et bars appliquent une majoration de 20 %.


Un jardin en pleine ville
Hô Chi Minh surprend : une jungle urbaine, oui, mais aussi une ville de parcs, d’arbres géants et de coins de verdure où l’on démarre la journée avec une séance de tai-chi. Je pars en direction du District 1 et tombe sur une belle surprise : le Tao Dan Park s’est transformé en marché aux fleurs. Partout, des kumquats pour la prospérité, des orchidées pour la chance, des chrysanthèmes dorés pour une longue vie. Les familles déambulent, choisissant avec soin leur porte-bonheur. Bonsaïs sculptés, beaux parterres, stands de street food… Et, bien sûr, une grande scène, car ici, il n’est jamais trop tôt pour une session karaoké.


Un peu plus loin, arrêt devant la cathédrale Notre-Dame de Saïgon, en pleine rénovation. Juste en face, une petite ruelle attire mon regard : l’allée des librairies. Une jolie bulle de calme, où lire un bon manga ou faire un atelier calligraphie sur ombrelle.


Alors que je continue de flâner, un raffut attire mon attention au coin de la rue. Un camion s’arrête, déversant une troupe de danseurs en costumes colorés. Au son des percussions, un dragon surgit et se met à onduler. La foule afflue en un instant. Je repère en face un bia hơi, une buvette de rue avec ses tabourets minuscules et ses bières fraîches. Vue imprenable sur le spectacle. Chaque dragon est porté par deux personnes, l’une à l’avant manipulant la tête, l’autre à l’arrière donnant du mouvement au corps. Ils bondissent sur des poteaux en métal et retombent avec une précision ahurissante. Des billets sont glissés dans la gueule du dragon pour porter chance. L’énergie est dingue.


Le show terminé, place au dîner. Manger sans viande au Vietnam ? Pas simple. Avec du poisson et des œufs, on s’en sort, mais pour les végétariens stricts ou les allergiques, les restaurants traditionnels sont une impasse. Ici, le bœuf, le porc et le poulet sont partout, même dans les plats annoncés végé. Mieux vaut être ultra clair et montrer sa demande en vietnamien. Puis, extinction des feux.

Jour 2 : Bunker souterrain & vestiges militaires
Aujourd’hui, il fait une chaleur étouffante, direction les musées.
Premier arrêt : l’ancienne résidence présidentielle, aussi appelée Palais de la Réunification. Un immense bâtiment figé dans les années 70, vestige d’un Vietnam divisé. Salons d’apparat aux murs criards jaunes et verts, du mobilier mid-century… Mais la partie la plus marquante, c’est le bunker. Un véritable centre de pouvoir souterrain, avec ses salles de communication, ses cartes murales. L’impression d’être transporté au cœur d’une époque où la tension était palpable. Ici, le pouvoir sud-vietnamien organisait sa riposte contre le Nord avant de s’effondrer en 1975.


À la sortie, l’ambiance est tout autre. Le palais est entouré d’un immense parc, une bulle de verdure où l’on croise quelques familles venues profiter de la quiétude du lieu.
Après un bon bánh mì, direction le Musée des Vestiges de la Guerre pour l’après-midi.
Dès l’entrée, le ton est donné. Dans la cour, des chars, des hélicoptères, des bombardiers américains.
À l’intérieur, un passage me happe particulièrement : les Tiger Cages. Reproductions des cellules minuscules où étaient enfermés les prisonniers politiques, visages des victimes projetés sur les murs, bande-son glaçante où résonnent des cris. L’immersion est brutale.

Petit conseil : mieux vaut visiter ce musée le matin. Je l’ai appris à mes dépends, mais à partir de midi, les files d’attente s’allongent, la chaleur est pesante et le musée devient vite bondé.
Après cette visite pour le moins intense, un bon bol de pho s’impose. Un bouillon fumant, parfumé, rempli d’herbes fraîches et de nouilles fondantes. Parfait pour clore ce passage à Hô Chi Minh.


Le lendemain matin, c’est déjà l’heure du départ. Cap sur l’île de Phu Quoc, à 1h d’avion, la deuxième étape de notre semaine vietnamienne.
Deux jours à Hô Chi Minh, c’est bien trop court. Tant de choses restent à découvrir : les tunnels de Cu Chi, vestiges souterrains de la guerre, Cholon, un tour de la ville en vespa, une croisière sur la rivière Saïgon… La ville n’a pas dit son dernier mot. Et une chose est sûre : je reviendrai. Ville-carrefour du sud du Vietnam, elle ouvre la voie au delta du Mékong, aux plages tropicales et aux hauts plateaux du centre, parfaite pour un itinéraire de rêve.
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