Avec plus de 17 000 îles, l’Indonésie a de quoi donner le vertige. Mais si on regarde de plus près, certaines se détachent clairement du lot. Java, Bali, Lombok, Moyo, Bawah… chacune a sa personnalité, ses paysages, sa culture. Parfois paradisiaques, parfois luxuriantes, parfois volcaniques, parfois tout à la fois. Alors, quelle île choisir en Indonésie ? Tout dépend de ce que vous cherchez : temples grandioses ou plages désertes,  forêts ou cocotiers, dépaysement ou luxe… On vous aide à y voir plus clair.

Java, l’intense

C’est la plus peuplée, la plus grande, la plus intense aussi. C’est le cœur politique et culturel du pays, un concentré d’Indonésie à elle seule. Dans le brouhaha de Jakarta, les klaxons font office de réveil, les vendeurs de kopi roulent entre les files, et les gratte-ciels voisinent avec des ruelles où l’on cuisine sur le trottoir. Déroutant quand on arrive, épuisant parfois, mais fascinant. On s’y perd, on râle un peu, mais on finit par aimer cette énergie qui déborde de partout. Si on s’en échappe trop vite, on rate une part du pays avec ses marchés de nuit, ses échoppes où l’odeur du saté grillé se mêle à celle de l’essence vendue à la bouteille, une effervescence qui dit tout de cette Indonésie urbaine…

Les incontournables de Java

En train, on traverse les plaines brumeuses en direction des montagnes de l’Est. Premier arrêt autour de la douce Yogyakarta, capitale artistique et spirituelle, les artisans de batik teignent le tissu dans des cours intérieures où ça sent la cire chaude. On visite Borobudur et Prambanan en semaine, quand les cars sont (un peu) moins nombreux pour profiter au maximum de ces temples exceptionnels. Et puis, la route se tord vers les volcans : au Bromo, on avance dans la poussière grise avant l’aube, avec les chevaux et les jeunes qui vendent du café dans des thermos.

Quelques heures plus loin, sur la point Est, il y a aussi l’Ijen, qui sent le soufre avant qu’on voie la lueur bleutée du cratère, et qui mérite bien de rajouter quelques jours en plus sur l’itinéraire pour voir ce spectacle unique au monde. Puis viennent les plages et le ferry pour Bali, juste à côté. Java, ce n’est pas la carte postale tropicale, mais c’est là qu’on comprend vraiment ce qu’est l’Indonésie : contrastée, pleine de charme et d’histoire, avec des paysages qui vont d’un extrême à l’autre.

Fun fact : Le temple de Borobudur, bâti au IXe siècle, avait quasi disparu sous la jungle pendant près de mille ans. Il a été redécouvert en 1814 par un ingénieur britannique, Thomas Stamford Raffles, et il aura fallu des décennies et plusieurs campagnes de restauration pour lui rendre son cachet.

Lombok, la douce

À l’est de Bali, il suffit d’un court passage en bateau pour rejoindre Lombok. La ligne de Wallace, frontière invisible entre l’Asie et l’Australie, passe juste là. On sent la différence dès l’arrivée, autant dans les paysages que dans la culture. L’île est majoritairement musulmane, habitée surtout par le peuple Sasak, dont la langue et les coutumes diffèrent totalement de celles de leurs voisins balinais.

Que voir à Lombok ?

Dans les villages de Sade et Ende, au sud, les maisons en bambou reposent sur des sols d’argile battue, entretenus à la bouse de vache, selon une méthode transmise depuis des siècles, qui résiste au temps. Le mont Rinjani, 3726 mètres, domine toute l’île. Son sommet se cache souvent dans les nuages et son cratère abrite un lac où viennent prier les habitants. Autour, les cultures de riz, de café et de noix de cajou s’étagent vers la côte avant de céder la place aux magnifiques plages du sud, autour de Kuta Lombok, où les baies de Tanjung Aan et Selong Belanak s’ouvrent sur une superbe mer turquoise.

Le nord n’est pas en reste, plus humide, où l’on découvre les magnifiques cascades de Sendang Gile et Tiu Kelep, accessibles depuis le village de Senaru. Lombok reste plus calme que Bali, même si l’aéroport international de Praya et la route côtière ont beaucoup facilité les allers et venues. Et l’ouest, les trois Gili (Trawangan, Meno, Air), aussi célèbres que magnifiques, attirent les plongeurs venus du monde entier, tandis que l’intérieur de l’île vit toujours de l’agriculture et du tissage…

Fun fact : La “ligne de Wallace”, qui passe entre Bali et Lombok, est une frontière biologique unique : à l’ouest, la faune asiatique (singes, tigres autrefois), à l’est, celle d’origine australienne (cousins du kangourou, cacatoès).

L’île de Moyo, la discrète

Posée au nord de Sumbawa, dans l’archipel des Petites îles de la Sonde, Moyo mesure une trentaine de kilomètres de long pour une dizaine de large, autant dire qu’elle tient dans un mouchoir de poche dans l’immensité indonésienne. Accessible uniquement par bateau depuis Sumbawa Besar, elle reste largement inhabitée : à peine un millier de personnes, réparties dans quelques villages vivant de pêche et d’un peu d’agriculture. L’intérieur, recouvert de forêts sèches et de savanes, a été classé réserve naturelle dans les années 1980.

Que voir sur l’île de Moyo ?

On y trouve des cerfs de Timor, des varans, des calaos, et plusieurs espèces endémiques d’oiseaux… On marche vers des cascades magnifiques, comme celles de Mata Jitu. L’île ne compte qu’une seule adresse hôtelière d’envergure, Amanwana, un campement de tentes au bord d’un lagon, fréquenté par les tortues et les raies. Le reste est resté intact, avec des fonds marins exceptionnels parmi les plus beaux de l’archipel… Un vrai petit paradis qu’on aimerait bien garder pour soi.

Fun fact : En 1993, Lady Diana a passé quelques jours sur Moyo pour échapper à la pression médiatique. Elle s’est baignée dans les cascades de Mata Jitu, aujourd’hui surnommées localement  “les chutes de Diana”.

Bali, la mythique

On atterrit directement à Denpasar ou en ferry depuis Java. Bien plus petite, mais beaucoup plus célèbre, la jolie balinaise attire depuis longtemps les voyageurs. Ici, la majorité est hindoue, une exception en Indonésie, et ça se voit partout. Chaque jour, les habitants déposent leurs canang sari, ces petits paniers d’offrandes en feuilles de cocotier, sur les trottoirs, les autels, les motos… L’île compte plus de 20 000 temples. Les plus emblématiques, Tanah Lot et Besakih, marquent la mer et la montagne, les deux piliers du monde balinais. Ubud, au centre, reste le cœur culturel. C’est là que s’est développé, au XIXe siècle, le mouvement artistique encouragé par les rois de Gianyar. Le batik, la sculpture sur bois et la danse y sont toujours enseignés, dans la plus pure tradition.

Les incontournables de Bali

Bien sûr, l’île a changé. Le tourisme, les digital nomads, les cafés branchés, les spots instagrammables sont partout. Mais l’équilibre tient encore. Les volcans Agung et Batur dominent les rizières de Jatiluwih, classées à l’Unesco pour leur ingénieux système d’irrigation subak, symbole de ce lien ancien entre nature et spiritualité. Au sud, le contraste est plus brutal. Kuta, Seminyak, Canggu : plages, surf, boutiques, clubs… Le tourisme y est dense, bruyant, et il faut bien le dire, parfois envahissant. Mais dès qu’on s’en éloigne, Bali retrouve son vrai visage. Les pêcheurs de Sanur partent en mer à l’aube, les rues se vident pendant le Nyepi, le Nouvel An balinais, et les cérémonies des villages peuvent encore bloquer la route pendant des heures…

Fun fact : Lors du Nyepi, l’île entière s’arrête. Plus de voitures, plus de lumière, plus de bruit. Seuls les gardiens spirituels, les pecalang, patrouillent pour veiller au silence. C’est le seul endroit au monde où un aéroport international ferme volontairement pour une fête religieuse.

Bawah, la confidentielle

Et puis pour finir, tout au nord des îles Anambas, entre Bornéo et Singapour : Bawah,  six petits îlots aux allures de bout du monde, perdus dans la mer de Chine méridionale. On y arrive en hydravion depuis Batam, après une courte traversée depuis Singapour. L’atterrissage se fait directement sur le lagon, au milieu d’une eau d’un bleu transparent. Longtemps inhabité, l’ensemble n’était connu que des pêcheurs bugis qui y faisaient escale pendant la mousson.

Bawah Reserve : le seul hôtel de l’île

Aujourd’hui, c’est un petit paradis pour quelques chanceux, avec rien d’autre que la mer, la forêt et un seul hôtel, le Bawah Reserve. Le lieu a été pensé pour rester à taille humaine, avec une trentaine de villas en bois, posées sur la plage ou sur pilotis, tournées vers la mer. L’électricité vient du solaire, l’eau est filtrée sur place, et tout se déplace à pied ou en kayak. Les journées se passent entre plongées, balades d’un îlot à l’autre et pique-nique sur le sable, et nuit où l’on écoute les oiseaux et la pluie tropicale tomber sur les toits de bambou…

Fun fact : Avant l’ouverture du resort en 2017, les îlots étaient totalement inhabités. Chaque planche et chaque panneau solaire ont été transportés par bateau, sans rien toucher aux récifs ni à la forêt.

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