Avant de sauter sur l’occasion de partir en séjour All Inclusive, il faut savoir que cette formule ne s’adapte pas à toutes les destinations. Pour certaines cela vaut le coup, pour d’autres c’est au mieux une ineptie et au pire une arnaque. De manière générale “All Inclusive” ou séjour tout compris, rime avec tourisme cheap. On vous livre notre avis sur la question.

Voyager en all inclusive

Le concept all inclusive est né dans les grands resorts de la zone Caraïbes/Golfe du Mexique. C’est une invention pour parquer les touristes nord-américains dans des hôtels grillagés, à l’abri de tout contact avec les locaux. De fait, au vu du nombre d’établissements et du volume de voyageurs que cela représentait, les as de l’analyse marketing ont avancé des chiffres impressionnants en arguant que cela était désormais la norme dans le tourisme. Les Français qui ont commencé à voyager en masse vers ces destinations (République dominicaine, Cuba, Mexique…) avec au début des opérateurs canadiens, ont de fait participé à la propagation de statistiques tronquées sur le marché français de l’outgoing. En bref, à en croire les chiffres il aurait fallu faire du all inclusive partout.

Mais si le tout-inclus se justifie dans une croisière industrielle durant laquelle on quitte peu le bateau ou encore aux Maldives dans la mesure où il est impossible de quitter l’île-hôtel sur laquelle on séjourne, comment justifier une telle formule à l’île Maurice, à Bali ou en Thaïlande ? Ces pays offrent des possibilités immenses de visites, d’excursions, de rencontres et en plus, une vraie tradition gastronomique.

Les conséquences des séjours all inclusive

Dans ces pays qui n’en avaient pas besoin, la création de séjour en formule all-inclusive a au moins 4 conséquences :

Impossibilité d’organiser de vraies belles excursions

Rater un déjeuner compris dans le prix du voyage est un problème auquel l’adepte du all inclusive doit se confronter. Deux options s’offrent à lui, soit il préfère ne pas partir en visite, soit il demande à être rentré pour le déjeuner (ou pour le dîner), résultat : les excursionnistes créent des formats d’excursions exécutées au pas de charge sans temps pour la découverte ou la contemplation.

Appauvrissement au niveau local

Les accro du all-inclusive ne sortant plus des hôtels, on constate que les restaurants locaux, les sites, les magasins de souvenirs voient leurs revenus baisser. Depuis peu, à l’île Maurice par exemple, certains hôtels proposent aux clients d’emmener un plateau repas pour pratiquer leurs excursions sans manquer un “précieux” repas. Le résultat est magnifique, on retrouve à Port-Louis, la capitale, des grappes de touristes qui mangent leur lunch-box sur les bancs publics ou dans les rares squares, fâcheux pour les commerçants locaux et affligeant à voir pour les vrais touristes en balade.

Baisse de la qualité de la restauration dans les hôtels

La généralisation de la formule all-inclusive dans certains hôtels induit forcément une réduction drastique des coûts qui entraîne à chaque fois le même constat : une baisse très nette de la qualité de ce qui est servi dans les buffets. En bref, on mange plus mais moins bien.

Augmentation du prix des extras

Conséquence du point cité plus haut, la baisse de revenu moyen de l’hôtel puisqu’il y a moins d’extras consommés par le client en all-inclusive, entraîne à chaque fois l’augmentation du coût de toutes les autres prestations en sus. En clair, on attire le touriste avec un prix d’appel bas et en all-inclusive puis on le massacre sur tout le reste : la boutique souvenir de l’hôtel, les alcools ou denrées non prévues dans le plan all-inclusive, les soins spa, etc. Résultat : des voyageurs reviennent parfois de ces établissement en ayant l’amère impression que l’on a tenté de les plumer.