Dans une petite cabane face au Morne, sur la plage du Sugar Beach à l’île Maurice, Élodie Fangamar prodigue des soins énergétiques singuliers. Héritière d’un savoir ancestral, elle mêle Reiki, plantes médicinales, rituels et intuition. Rencontre avec une thérapeuthe profondément connectée à son île, à ses racines, et à ceux qu’elle soigne.
Peux-tu nous raconter ton parcours, et comment tu es arrivée à proposer ces soins énergétiques au Sugar Beach ?
Je suis née entre deux souffles : celui de la terre africaine, rouge et puissante, et celui de l’Inde sacrée, vibrante de rituels et de lumière. J’ai grandi entourée de plantes qui parlent, de mains qui soignent, et de silences qui enseignent. Ma grand-mère était sage-femme guérisseuse, rebouteuse, et c’est auprès d’elle que j’ai appris à écouter avec les mains. Depuis l’enfance, mes mains savent.
Mon père était colporteur. Il m’emmenait avec lui sur la plage, là où j’ai grandi, bercée par les cinq éléments : la mer, le sable, le vent, le feu et l’esprit de mon île. C’est là que j’ai appris à sentir l’invisible, à écouter l’âme. C’est là que j’ai commencé à guérir. Aujourd’hui, cela fait plus de deux ans que je suis en partenariat avec le Sugar Beach et le groupe Sunlife, où j’ai ma propre cabane pour pratiquer mon don.

Comment définirais-tu le Reiki ?
Le Reiki est une pratique d’origine japonaise, aussi présente dans les traditions indiennes, qui repose sur le rééquilibrage des énergies. Chaque corps possède des centres énergétiques – les chakras – que j’aide à réaligner. Mais ce que je propose va au-delà d’une technique : je fais une lecture du corps. Votre corps, votre âme me parle. Mes mains me guident vers ce qui a besoin d’attention, de douceur. C’est un soin énergétique, mais surtout un retour vers soi, une reconnexion à ses racines profondes.
Pour moi, le corps est un temple sacré. Il porte nos blessures, notre histoire, mais aussi notre lumière. La guérison, elle passe par la douceur, l’écoute, la patience. Et je rends hommage à ma lignée, à mon île. Je dis toujours : “N’ayez pas peur de revenir à vous.” Parce que tout est déjà là, en vous.
Comment se passe une séance type avec toi ?
Avant tout rituel, j’invite la personne à faire un diagnostic énergétique gratuit. Je prends le temps, je lis son corps, je l’écoute. À partir de là, je choisis le rituel qui lui correspond le mieux. Il faut que l’échange d’énergie soit accepté, respecté. Le diagnostic est un moment essentiel.
Combien de temps durent tes soins ?
Le soin dure au minimum une heure. Mais j’ai créé plusieurs rituels qui peuvent aller de une à trois heures. Cela dépend de ce que la personne est venue chercher, et de ce que je ressens. J’appelle ça du “sur-mesure intuitif”.


Quels sont les rituels que tu proposes ?
J’ai créé plusieurs rituels. Le principal, c’est Ocean Healing, un soin profond qui s’adapte à ce que la personne traverse. Ensuite, il y a le Full Moon Ritual, un rituel de pleine lune, ouvert à tous. Et bientôt, je vais lancer le Rituel Cacao, un moment sacré destiné aux femmes, autour du feu. On partagera un breuvage de cacao préparée avec des épices, des herbes. Ce rituel, c’est un espace de parole, de libération, de chaleur, inspiré des techniques de ma grand-mère, qui accompagnait les femmes avec des cataplasmes de plantes, quand leur corps avait besoin d’aide.
Tu travailles dans une cabane sur la plage, pas au Spa même. Pourquoi ?
Ma cabane est alignée avec les éléments. Elle donne sur le Morne, cette montagne sacrée qui symbolise pour nous la liberté, le lâcher-prise, le nouveau départ. Être connectée à la nature est indispensable pour moi. C’est ce qui rend l’expérience unique.

Tu travailles aussi avec les enfants ?
Oui, avec l’accord et la présence d’un parent. Car pour moi, un soin ne commence pas ici et ne s’arrête pas à la fin de la séance. Il continue dans les gestes quotidiens. J’aide les parents à accompagner leurs enfants avec des plantes, avec le toucher, avec la douceur. Je transmets des outils pour prolonger ce lien naturel.
Tu parles souvent des plantes. Peux-tu nous en dire plus ?
L’île Maurice est un carrefour. Nous avons des influences africaines, indiennes, chinoises. Je travaille avec des plantes ancestrales oubliées, comme le Tulsi – la lavande indienne – qui est sacrée, liée à la déesse Lakshmi. Elle aide les femmes à se reconnecter à leur féminité, à leur circulation, à leur lumière. J’utilise aussi le baume du Pérou, hérité de mon arrière-grand-père. Il mélangeait ça avec du miel pour détendre la nuque. Je fais mes cataplasmes, mes huiles, inspirées des recettes de ma grand-mère. C’est un héritage.


Qu’est-ce que les voyageurs viennent chercher chez toi ?
Je ne crois pas au hasard. On ne rencontre personne par hasard. Si une personne arrive jusqu’à moi, c’est qu’elle a été guidée. Beaucoup viennent à Maurice pour du repos, mais en vérité ils viennent chercher quelque chose. Et parfois, c’est au Glow – avec ce nom qui veut dire “rayonnement” – qu’ils trouvent une réponse.
En quoi ton approche s’inscrit-elle dans la philosophie du Glow Spa et du groupe Sunlife ?
Le Glow a été créé pour inviter chacun à revenir à ses racines. Et c’est exactement ce que je fais dans mes soins. Je partage un savoir-faire ancien, celui des plantes oubliées, des rituels transmis, de l’énergie de l’océan. Mon Ocean Healing s’accorde naturellement avec l’esprit du Glow. Les gens viennent souvent pour un massage, un soin du visage, ils découvrent la gamme dans toute sa richesse… puis ils ressentent qu’ils ont besoin d’aller plus loin. C’est là que j’interviens. Pour réaligner, pour apaiser, pour éveiller. C’est un cheminement qui se complète, une passerelle, un accompagnement vers un mieux-être plus profond.

Tu n’es donc pas seulement maître Reiki ?
Non. Mon approche est un mélange. J’ai plus de dix ans d’expérience. J’ai commencé toute petite, à cinq ans. Je ressentais des choses quand je touchais les gens. Ma grand-mère m’a appris à canaliser ça. J’ai été en Suisse, puis je suis partie en Inde, approfondir le Reiki et découvrir l’ayurvéda, les pierres, les cristaux. Tout ce que je propose aujourd’hui, c’est le fruit de mon chemin, de mes inspirations.
Pourquoi penses-tu que le Reiki touche autant de monde aujourd’hui ?
Je pense qu’après le COVID, beaucoup de gens ont vécu un repli sur eux-mêmes. Ils ont eu le temps de réfléchir, de s’écouter. Ils ont compris que prendre soin de soi, c’est essentiel. Beaucoup ont vécu des deuils, des pertes d’emploi. Le Reiki, c’est une façon de se reconnecter, de se réinventer. D’écouter ce qu’on a en nous.
Et que veux-tu que les gens emportent après un soin avec toi ?
Je ne leur promets jamais une guérison. Je leur propose un voyage vers eux-mêmes. Chaque personne vient avec une intention, parfois inconsciente. Moi, je les guide. Je suis juste une voix. La leur sait déjà.
Tes soins sont holistiques. Ce n’est pas que les mains…
Non, c’est une médecine de l’âme. C’est un chemin vers soi. Je fais parler ce qui a été étouffé, oublié. Je crois profondément que la parole, la patience sont des clés. J’accompagne les gens vers leur renaissance.