Cette année, le Japon accueille dans ses villes phares l’Exposition Universelle 2025. La parfaite excuse pour réserver un séjour au pays du soleil levant, qui semble avoir plus que jamais le vent en poupe. De mon côté, j’en reviens après y avoir célébré le passage à la nouvelle année. Retour sur un voyage en trois temps, facile à organiser, génial à vivre.

Tokyo, la capitale des rêves

Des visites plurielles de quartier en quartier

La surprise commence dès l’avion ; après un vol de nuit j’ouvre le hublot pour l’atterrissage : nous voilà déjà nez à nez avec le Mont Fuji. Il est 7h, la lumière du jour est encore rosée. Bienvenue au Japon, j’ai bon espoir pour le restant du voyage. On télécharge une carte suica sur notre portable (ultra simple et instinctif) et on prend le metro pour Nishi-Nippori, le quartier résidentiel où l’on va rester tout au long de notre étape à Tokyo.

On s’installe dans une chambre bien trop petite – l’un des problèmes de la capitale – et on commence les explorations. Chaque matin le froid est mordant mais le ciel est magnifiquement bleu, les rues parfaitement calmes dans le quartier résidentiel où nous sommes, ça nous plonge vraiment dans l’ambiance nippone. On arpente les rues à pied d’abord, mais il ne faut pas se mentir, les distances à Tokyo sont délirantes, on fini par prendre le métro de plus en plus souvent et toujours ultra facilement.

À Ometasando, on fait des boutiques de créateurs, des concept stores où chaque marque a une sélection « spéciale Japon », ça en fait un vrai temple du shopping et quel bonheur de voir des choses, des marques, des modèles différents. La mondialisation est évidemment arrivée jusqu’ici, mais un peu différemment. À Harajuku, on tombe amoureuses de l’ambiance, on fuit Takeshita Street qu’on connaît bien et qui est beaucoup trop anxiogène à notre goût et on se réfugie dans des bars à cola maison, des friperies pignon sur rue ou cachées dans des tours de plusieurs étages, dans le parc de Yoyogi, dans un minuscule restaurant à ramen.

Coffee shops cachés & temple des chats

En cette période de fin d’année, nous avons été surprises de voir Tokyo aussi calme – normal après tout, les Japonais sont aussi en vacances et beaucoup d’enseignes profitent de ces moments pour fermer une semaine. Nous, on essaye de voir des choses qu’on avait pas vu la première fois, et de prendre le temps sans avoir l’impression de courir après celui-ci. On se perd, on cherche des boutiques de voyageurs, on interroge les personnes que l’on croise, on se pose dans un café de spécialité avec vue sur les rails, Onibus Nakameguro Coffee – le meilleur latte que j’aurais bu durant le voyage.

On s’éloigne aussi du « centre » (difficile de donner un centre à Tokyo, mais on essaye) et on se retrouve à Setagaya pour découvrir le temple Gōtokuji – ou temple des chats. Que dire ? C’est magnifique, le soleil brille, le calme est là on croise seulement une dizaine de personnes, on admire les petites et grandes statuettes de chat. On dit que c’est ici que ce symbole est né. On se balade dans ce quartier qu’on ne connaît pas du tout, qui est ultra paisible mais qui regorge de petites adresses qu’on veut tester : dorayaki, matcha, melon pan dans une boulangerie traditionnelle qui ne paie pas de mine, omelettes…

Marché aux poissons, TeamLab Planets & incontournables

Au dernier jour, on essaye l’emblématique marché de Tsukuji. On y arrive à 10h, il est déjà trop tard, il est pris d’assaut, l’ambiance est électrique mais le nombre de locaux et de touristes mélangés dans les allées rend tout extrêmement difficile et plutôt désagréable. On nous dit qu’il fallait venir à 7H pour en profiter, c’est noté pour la prochaine fois. Là on s’en extirpe sans réussir à y trouver du charme – de notre faute – et on rejoint non loin de là TeamLab Planets – un musée d’art immersif composé de 6 salles ludiques, émouvantes.

On se déchausse, on voit de l’art les pieds dans l’eau, on s’allonge sur un sol vitré sous une coupole animée, on saute dans une pièce rebondissante, on s’émerveille face à des rideaux de led par milliers… Tout au long du parcours on joue des sens. On apprendra que deux semaines après notre venue ils ouvrent 7 salles supplémentaires pour le plus grand bonheur des futurs voyageurs. On ne peut pas partir avant d’avoir visité le temple Senso-Ji au tombé de la nuit, le magasin Don Quichote d’Asakusa, le rêve d’Akihabara où on gagne un énorme Kirby pâtissier qui nous replonge en enfance. Tokyo est magique à bien des égards ; à toute heure du jour et de la nuit elle nous surprend, nous offre un monde de visites à faire, et on sait qu’on ne la connaîtra jamais vraiment.

Kyoto, bijou authentique où le temps s’arrête

La surprise des traditions à chaque coin de rue

Si c’est la troisième fois que je pose pied à Kyoto, la sensation reste toujours la même. C’est un sentiment de paix, de sérénité qui m’enveloppe – sans une once d’éxagération. On pose nos valises dans un ryokan traditionnel, situé à l’écart de la ville mais à seulement 2 arrêts de métro aérien de celle-ci. Cela permet de voir de minuscules temples perdus, d’arpenter des rues d’habitations traditionnelles… Cela permet aussi, en se perdant de tomber sur un bâtiment qui attire tout de suite notre attention : 3 étages en baie vitrées, face à la rivière.

Je jette un coup d’œil curieux et une femme me fait signe de venir. Je ne me fais pas prier, nous traversons la baie vitrée et là nous sommes subjuguées : nous sommes dans un salon de thé traditionnel, ultra léché, tout ce que l’on attend d’un design nippon, minimaliste mais non cachet. On s’installe à une table en bois ras du sol, on choisi notre thé – matcha pour mon amie, thé des montagnes fuji pour moi – nous assistons sans l’avoir cherché à notre première cérémonie du thé. Une femme s’installe à nos côtes et commence, chaque geste est minutieusement pensé, elle goûte le thé avec nous, prend le temps, cela dure une dizaine de minutes pour servir la première tasse ; les suivantes ce sera à nous de s’y atteler.

Balades de temples en forêts

On rejoint la forêt de bambous en s’attendant à voir un monde fou, on s’y est prise tard. Mais non, on est le 1er janvier, ce que l’on voit essentiellement ce sont des Japonais qui rejoignent les temples dans la forêt, mais pas de foule. On se retrouve qu’à une dizaine de personnes dans un vaste temple où le soleil brille sur les points d’eaux et les bambous nous enveloppent de toute part. On comprend parfaitement la signification de shinrin-yoku, cette expression japonaise qui veut dire « se baigner dans la forêt ».

Sur la route, on mange très bien ; je goûte le meilleur matcha de ma vie, assez corsé mais très doux à la fois. On fait une halte dans un petit magasin Ghibli pour tenter ma chance pour avoir un Totoro collector. Raté, mais il est mignon quand même. Puis on retourne se coucher, on dort sur les tatamis et on ouvre notre chambre sur le petit jardin zen qui nous fait face.

Ginza rien qu’à nous

On aura aussi eu notre première (et seule) journée un peu pluvieuse, avec un parapluie on s’est dirigées vers le quartier de Ginza. Là encore on s’attendait à quelque chose d’impraticable, il n’en était rien ; on avait les rues pour nous. On est tombées sur un petit stand qui servait du thé au yuzu, face à un hôtel mi-luxe mi-bâtiment abandonné, l’ambiance est géniale, pleine de contrastes et de dualité, comme tout le pays. On tombe aussi nez à nez avec un cours de poterie, on voit de la vaisselle d’un turquoise presque iréel ; on veut s’inscrire pour le cours mais c’est complet, il nous reste plus qu’à regarder.

Le soir on reprend la route de notre ryokan et on trouve un restaurant de ramen ouvert (beaucoup d’adresses étaient fermées pour les congés du nouvel an) – on goûte un ramen fumé (chaque établissement à sa recette de bouillon), on adore, on commande des gyozas pour aller avec et on part se coucher pour continuer les découvertes durant les deux prochains jours.

Osaka, la surprenante

Un peu d’histoire

20 minutes en train plus tard, depuis Kyoto, et nous voilà déjà à Osaka. Premier arrêt en quittant la gare : le château. Le ciel est azur, le soleil éclatant comme depuis le premier jour du voyage. Si le château d’Osaka n’est pas particulièrement impressionnant, il reste néanmoins immanquable pour son histoire. C’est l’un des premiers témoins d’un Japon unifié. C’est aussi un symbole de résistance contre le shogunat Tokugawa, qui cherchait à éliminer la lignée des Toyotomi. Tout est complexe expliqué comme cela, mais ce qu’il faut retenir c’est que c’est un lieu riche, qui a connu pas mal de péripéties entre constructions, destructions par la foudre, incendies, remondernisations, négociations… Aujourd’hui vous pourrez y visiter un musée qui saura vous conter l’histoire bien mieux que moi.

Temple de la street food

Après le château, on avale un onigiri au 7Eleven et on part découvrir Dotonburi et ses ruelles innondées de monde, d’enseignes, de sons en tout genre, étonnamment de poubelles jetées un peu partout aussi. À Osaka, c’est la première fois que l’on tombe sur de la saleté à même la rue, une espèce de lâcher prise que l’on a pas rencontré ailleurs. Ici les règles semblent un peu différentes.

On se promène, on fait des emplettes, on rentre dans l’énorme Don Quichote où se trouve une « grande roue » dans laquelle on peut monter pour faire un tour. Puis, on se dirige vers Kuromon Ichiba dans l’ancien quartier de Namba où les stands de spécialités traditionnelles se multiplient. On sera toujours étonnées de ne pas pouvoir manger en marchant et de devoir rester devant le stand pour savourer nos trouvailles : croquette au curry, brochettes de poissons en tout genre, oursins, poulet frit, dango au sucre roux… On tombe nez à nez avec des petites friperies dans les rues adjacentes mais elles sont fermées pour les vacances aussi. Des petits restaurants attirent aussi notre attention. On note les adresses pour une prochaine fois.

 

On retourne à Tokyo pour y passer deux derniers jours et s’offrir une petite escapade à Kamakura. Le but ? Essayer de voir le Mont Fuji depuis la plage. Cela ne fut pas un succès. Le soleil a laissé place aux nuages lorsque nous sommes arrivées, mais nous avons pu manger le meilleur Katsu Don de notre vie. C’est déjà pas mal.