Une semaine dans le nord du Vietnam : itinéraire, retour d’expérience & conseils

Le nord du Vietnam, c’est une succession de contrastes : un train qui frôle une terrasse, un buffle qui se roule dans la boue au milieu des rizières, un téléphérique qui s’envole dans les nuages… En huit jours, j’ai traversé quatre mondes, chacun avec son tempo, ses surprises et ses contradictions. J’y suis allée, j’ai adoré — et parfois j’aurais fait autrement. Retour sur un voyage d’une semaine au Pays du dragon, avec quelques conseils. 

2 jours à Hanoi

Hanoi ne vous accueille pas avec douceur : elle vous absorbe d’un coup. Ça klaxonne, ça traverse dans tous les sens, ça cuisine sur les trottoirs, ça vit à 200 à l’heure. Deux jours, c’est peu, mais suffisant pour capter son énergie. Conseil : venez en automne (octobre-novembre) ou au printemps (mars-avril), quand la chaleur n’a pas encore décidé de vous transformer en flaque de sueur.

Premier réflexe : À l’arrivée, oubliez les taxis à compteur capricieux, un Grab fait le travail pour 40 minutes de trajet – ou 1h30 si vous tombez dans l’heure de pointe, et dans ce cas, profitez du spectacle : un scooter peut visiblement transporter une famille entière, le chien ET un vélo. Ne cherchez pas à comprendre la circulation tout de suite. Les scooters semblent avoir leur propre code de la route, et le seul moyen de traverser est d’avancer sans hésiter.

Où loger ? Hanoi, c’est intense. Bruyant, vivant, fascinant… et parfois fatiguant. Si vous logez dans le Vieux Quartier, attendez-vous à un concert de klaxons dès 5h du matin et une concentration record de scooters frôlant vos mollets à chaque pas. J’ai préféré le French Quarter, à une vingtaine de minutes de marche, où l’architecture coloniale apporte une touche plus aérée et, où les trottoirs (incroyable… mais vrai !) sont utilisables.

Recommandé : French Quarter et autour du lac Hoan Kiem

En arrivant, on pose nos affaires, direction le lac Hoan Kiem. Un café glacé à la main pour se remettre du vol (un iced salted coffee, délicieux — café noir, lait concentré sucré, glaçons et une pointe de sel), on regarde les anciens pratiquer un tai-chi parfaitement chorégraphié. Le temple Ngoc Son ? Sympa, mais pas incontournable. Ce qu’il faut capter ici, c’est l’ambiance, ce mélange improbable entre agitation et sérénité. Puis direction Ngu Xa, une petite île posée sur le lac de l’Ouest. Ici, fini le flot touristique, on croise surtout des locaux venus manger un pho ou pêcher tranquillement. On s’arrête dans une gargote où le menu est exclusivement en vietnamien, on pointe du doigt un plat au hasard et on espère que ce ne sera pas à base d’intestins. Verdict : un banh cuon, ces crêpes de riz fourrées à la viande et servies avec une sauce aigre-douce.

Difficile de passer à côté de la fameuse rue du Train. Oui, c’est devenu très touristique, mais l’ambiance reste incroyable. On s’est installés à l’étage d’un bar, un bon plan pour avoir une belle vue du train à son arrivée, sans être bousculés. Le passage de 19h45 est le plus impressionnant (bien vérifier les horaires, ça peut changer) : il surgit d’un virage, frôle les façades et disparaît aussi vite qu’il est arrivé. Petite tradition locale : poser un bouchon de bière sur les rails avant le passage du train et récupérer son souvenir aplati ensuite. Conseil : arrivez au moins 30 minutes avant pour avoir une bonne place et évitez de dîner ici, un peu plus cher et souvent moins bon.

Le lendemain, on se dirige vers le Pont Long Bien, une structure en métal conçue par Eiffel qui surplombe le fleuve Rouge. D’un côté, la modernité débridée de Hanoi, de l’autre, les petits îlots cultivés par les habitants. C’est le contraste parfait pour clore ces deux jours. Un dernier bol de pho, une dernière traversée de rue en serrant les dents, et on quitte Hanoi direction le Nord.

Quelques suggestions si vous avez un peu plus de temps :

-Un spectacle de marionnettes sur l’eau : c’est kitsch, c’est traditionnel, et ça vaut le détour.

-Un cours de cuisine : comprendre pourquoi le pho est une religion et réussir à faire des banh xeo croustillants.

-Le marché de nuit du week-end : tester encore plus de street-food et s’offrir un t-shirt improbable avec une faute d’anglais.

-Le marché au fleurs de Quang Ba.

2 jours dans la vallée de Sapa

Après Hanoi, direction Sapa. Officiellement un village de montagne. Officieusement, une ville qui ne sait plus s’arrêter de construire. Pour y arriver : 6h de route depuis Hanoi en voiture ou en bus, (ou train de nuit jusqu’à Lao Cai, puis encore 1h de virages serrés jusqu’à Sapa-ville).

Où loger ? Certainement PAS dans la ville de Sapa. Ce qui devait être un petit village montagnard est devenu Las Vegas sous la brume, avec hôtels en béton, néons criards et hôtels en chantier et cafés instagrammables où l’expresso coûte le prix d’un plat de pho.

Heureusement, il suffit de rouler 30 minutes sur des routes en lacets pour retrouver ce qu’on est venu chercher : des rizières en terrasses à perte de vue, des villages préservés et un silence bienvenu.

À Ta Van, notre homestay nous accueille avec une vue à couper le souffle sur la vallée. La famille nous invite à cuisiner le dîner et, avant même de comprendre ce qui nous arrive, on se retrouve à couper du bois avec un hachoir de cuisine et à allumer un barbecue en plein salon. Au menu : bamboo rice, ce riz gluant cuit à l’intérieur de tiges de bambou, qu’on casse ensuite comme un totem pour en extraire la moelle fumante. Un moment aussi improbable qu’authentique.

Le lendemain, on part pour le Fansipan, « toit de l’Indochine » à 3 143 mètres, l’attraction phare du coin. Deux options : la montée en trek (8 heures bien corsées) ou la version express en téléphérique. On a évidemment opté pour la seconde… À bord de la cabine ultra-moderne qui survole les vallées, on comprend vite qu’on a fait le bon choix. Le téléphérique, l’un des plus longs du monde avec ses 6 300 mètres de câble, nous hisse au-dessus des vallées en 15 minutes. Mais même en mode confort, le sommet se mérite. Après la cabine, il reste des marches. Beaucoup de marche. L’ascension finale pique un peu les jambes, mais le décor en vaut largement l’effort : une succession de temples, une statue de Bouddha monumentale, et une vue parfaitement dégagée.

Entre la montée, les pauses photo, les détours par les pagodes et la redescente, comptez une bonne demi-journée. Et surtout préparez une veste : il fait froid et le vent souffle fort entre les pagodes.

Le lendemain matin, les jambes en grève, on troque la rando pour une virée en scooter dans la vallée. Au programme : buffles en pleine séance spa dans la boue, routes sinueuses bordées de rizières, halte à Silver Waterfall, où l’eau tombe en cascade sur la roche… Attention : les treks les plus connus sont saturés de touristes, mieux vaut demander à un guide local un itinéraire plus confidentiel.

Sapa est un paradoxe : par endroits, sublime et brute, ailleurs, abîmée par l’urbanisation. La ville elle-même est saturée d’hôtels, mais la vallée en contrebas, autour de Ta Van ou Lao Chai, reste magnifique et préservée. On y croise des familles Hmong dans les champs, des enfants qui jouent sur les chemins, et des paysages sublimes. Il faut s’éloigner un peu, marcher ou rouler plus loin que les circuits organisés, mais la récompense est là.

Belle alternative : Mai Chau.

À 4 heures de route environ depuis Hanoi, la vallée de Mai Chau est plus basse en altitude que Sapa (environ 200 m contre 1 500 m), donc plus chaude, mais nettement plus calme et accessible. On dort dans des maisons sur pilotis dans les villages de Ban Lac ou Pom Coong, ou des magnifiques villas face aux rizières, et on profite d’un rythme rural qui n’a pas (encore) été bousculé par le tourisme de masse. C’est aussi une bonne option pour ceux qui voyagent avec des enfants. Loin d’être aussi spectaculaire que Sapa côté relief, mais apaisante, et encore largement hors des radars.

2 jours à Cat Ba

Cat Ba, c’est l’alternative bien pensée à la baie d’Halong. Même décor de falaises karstiques surgissant de l’eau turquoise, mais moins de monde. Cela dit, l’île change vite. Grues, chantiers, routes élargies : la transformation est bien entamée, portée par un vaste projet d’extension touristique. Pour l’instant, le charme opère encore, mais le compte à rebours est lancé.

On rejoint Cat Ba depuis Haiphong en ferry (45 min) ou depuis Halong en bateau, puis 30 minutes de route jusqu’à la ville principale. Une petite station balnéaire en expansion, où les hôtels s’alignent sans excès, et où l’ambiance reste simple et agréable. Pas de resorts tapageurs, mais une vie locale encore présente, des restos de fruits de mer alignés face à la mer, et une base idéale pour explorer la baie de Lan Ha.

C’est la vraie pépite du séjour : Lan Ha, la baie voisine et sous-estimée d’Halong, mais moins connue, moins fréquentée, mais tout aussi spectaculaire, voire plus sauvage. On embarque pour une journée sur un bateau, et la magie opère : falaises couvertes de jungle, silence absolu, eau vert jade. On rejoint la baie d’Halong voisine et on pagaie en kayak dans des grottes inondées, on observe des singes acrobates sur les pentes escarpées, on nage dans des criques désertes, puis on déjeune à bord, face à la baie. En chemin, on passe devant le village flottant de Cai Beo, l’un des plus anciens du Vietnam, où les maisons en bois reposent sur des bidons et des filets, habitées par des pêcheurs qui vivent sur l’eau. Et on nous fait gouter une « happy water », un alcool de serpent…

Conseil : si vous avez le temps, passez la nuit sur le bateau. Se réveiller au milieu de ces colosses calcaires, sans réseau ni moteur autour, c’est une expérience unique. Le lendemain, retour sur la terre ferme, direction l’intérieur de l’île. On loue un scooter et on part en éclaireur. Premier arrêt : le parc national de Cat Ba. Une courte randonnée mène jusqu’au belvédère de Ngu Lam. La vue depuis le sommet ? Des vagues de collines vertes jusqu’à la mer.

Sur la route, arrêt dans la grotte de Trung Trang, souvent oubliée mais franchement impressionnante. 150 mètres de galerie souterraine, stalactites, lumière tamisée, et ce calme étrange qu’on ne trouve que sous terre.

Bilan : Cat Ba aujourd’hui, c’est encore un équilibre fragile entre nature et développement à marche rapide. On y trouve des paysages spectaculaires et une vraie diversité entre mer et forêt. Raison de plus pour y aller maintenant, tant que l’île n’a pas encore totalement basculé. Halong reste une très belle option, mais bien choisir votre croisière est indispensable.

2 jours Ninh Binh, la « baie d’Halong terrestre »

Dernier arrêt avant de refermer la boucle : Ninh Binh, à environ 3h30 de route depuis Cat Ba (ferry + bus). Ici, les formations karstiques ne flottent plus sur l’eau mais surgissent au milieu des rizières et des rivières, comme plantées là au hasard. Le décor est splendide, à condition d’éviter les horaires de pointe, sous peine de naviguer entre les perches à selfie et les convois de barques.

Première étape : la balade en barque. Deux choix. Tam Coc, la plus célèbre, est aussi la plus chargée, avec ses vendeuses flottantes insistantes. Trang An est plus régulé, et surtout, la route 3 est la seule à traverser une grotte de plus d’un kilomètre. À l’intérieur, pas un bruit, juste le frottement de l’eau contre la coque et une lumière de lanterne qui illumine les stalactites. En surface, la rivière file entre les falaises et passe devant de beaux temples. À faire tôt le matin ou après 15h : plus calme, plus beau, et moins de barques en ligne.

L’après-midi, on pousse jusqu’à Bai Dinh, le plus vaste complexe bouddhiste du pays. Et ça se voit. Dès l’arrivée : parking lointain, navette électrique obligatoire, et une file de bus impressionnante dès le début d’après-midi. La partie moderne, immense, aligne les superlatifs : 500 statues de disciples en pierre, une cloche de 36 tonnes, et une stupa de 100 mètres, qu’on peut grimper jusqu’au 12e étage (il y a un ascenseur, rassurez-vous) pour une vue panoramique sur tout le site. L’ensemble est spectaculaire.

Mais le meilleur est ailleurs. Il faut marcher un peu plus loin, jusqu’à la partie ancienne, plus sobre, plus cachée. Plusieurs temples troglodytes, creusés dans la roche, et au fond, la Mother Cave : une grande grotte où une immense statue de Bouddha repose dans une lumière douce, l’encens en suspension.

Le lendemain, dernier effort : Hang Mua et ses 500 marches. On vous déconseille d’escalader jusqu’au serpent de pierre : glissant, saturé, et sans grand intérêt. Mais un peu plus bas, la vue se dégage sur la rivière qui ondule entre les parois calcaires, et les barques qui glissent en silence.

On termine la boucle dans le nord du Vietnam à Hoa Lu, ancienne capitale impériale, à quelques kilomètres. Deux temples anciens, un calme un peu solennel, et l’impression d’un Vietnam qui ne s’exhibe pas. Puis on reprend la route pour Hanoi, avec encore un peu de poussière sur les chaussures, des souvenirs plein la tête.

L’ordre des étapes n’est pas figé. Toutes les destinations de cet itinéraire tournent autour de Hanoi, donc il est tout à fait possible de les réorganiser selon vos envies ou votre logistique.
Cela dit, si vous combinez Sapa, Cat Ba et Ninh Binh, enchaîner Cat Ba et Ninh Binh directement est plus logique : les deux sont relativement proches, et ça vous évite un retour inutile par la capitale. Moins de kilomètres, plus de temps sur place.

Et si vous préférez confier l’organisation à ceux qui connaissent vraiment le pays, les spécialistes Vietnam d’OOVATU sont là pour vous. Plus de 25 ans à peaufiner des itinéraires sur mesure, que vous voyagiez en duo, en famille ou entre amis. Des étapes bien pensées, des hébergements bien choisis, des guides francophones qui savent s’adapter, et des activités adaptées, pour un voyage sans mauvaises surprises.

Vietnam, aventures du nord au sud

De Hanoï à Saigon en passant par Hoi An, le Vietnam promet des expériences inédites que nous avons eu la chance de vivre lors d’un récent circuit du nord au sud. Récit de 3 activités coups de cœur pour un voyage authentique au pays du dragon.

1- Rejoindre la baie d’Halong en hydravion

Le voyage débute sur la piste de l’aéroport international de Noi Bai à Hanoi. Sous un soleil de plomb nous embarquons à bord d’un petit hydravion d’une dizaine de places tout au plus. « Les photographes dans le fond de l’appareil ! », préconise le pilote, un Australien en bermuda, pour ceux qui souhaitent profiter des vues les plus spectaculaires. Confortablement installés dans cette cabine miniature, on décolle sans la moindre idée de ce qui nous attend. La skyline d’Hanoi se dresse sous nos pieds, on aperçoit les gratte-ciels de Nam Tu Lien, on devine les lacs qui parsèment la ville et le fleuve qui la borde. C’est en suivant son cours que l’on atteindra notre destination. Le voile de pollution qui enveloppe la capitale se dissipe à mesure que l’on s’en éloigne et laisse apparaître les plaines verdoyantes de la campagne vietnamienne.

Vue du ciel, le Delta du Fleuve Rouge est déjà une surprise de taille, ses méandres forment des cœurs et enveloppent les rizières inondées où les nuages viennent se refléter. Nos repères géographiques sont vite malmenés, le relief est plat pendant la majeure partie du vol, immergé, et sans prévenir une fresque se dessine au loin, on croirait une chaine montagneuse sortie de nulle part, sans ancrage terrestre. Pas des montagnes, non, des îles. La voilà, Halong, « la descente du dragon ». Une légende raconte que la bête sacrée du pays y livra bataille contre les esprits des eaux et que son souffle puissant les pétrifia pour l’éternité. Une autre, que pour repousser l’envahisseur et protéger le Vietnam, il cracha des perles par centaines qui au contact de l’eau se changèrent en îles. Une merveille de la nature dont les roches karstiques rappellent celles de la baie de Phang Nga en Thaïlande, à la différence qu’ici les îles sont bien plus concentrées et se comptent par milliers. On ne peut véritablement comprendre ce paysage surréaliste et son étendue qu’en le survolant. D’en haut on découvre des criques secrètes que les bateaux qui sillonnent la baie ne verront jamais. Lorsqu’enfin nous amerrissons sur les eaux troubles du golfe du Tonkin, nous sommes grisés par le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’absolument unique. Des souvenirs qui resteront gravés.

2- Traverser les rizières en side-car à Hoi An

Nous arrivons à Da Nang, une station balnéaire en plein essor au bord de la Mer de Chine Méridionale. Sur la route on aperçoit les prémices d’une superstructure en devenir promue à coups de panneaux publicitaires géants par une vedette du ballon rond. Nous passons notre chemin. Direction Hoi An, l’une des premières attractions touristiques du pays. Epargnée par les ravages des guerres successives, sa vieille ville dénote avec son Pont Japonais remarquablement conservé, son temple taoïste, ses maisons traditionnelles en bois et bien sûr ses lanternes colorées qui illuminent les ruelles piétonnes à la nuit tombée. Le matin suivant, nous quittons l’hôtel Victoria, un charmant resort le long de la plage, pour une expédition en side-car à travers la province de Quang Nam. On emprunte des chemins de terre battue, coupant parfois à travers champs, et sur le trajet on contemple le ballet pittoresque des cultures locales : les travailleurs labourant les rizières assistés par des buffles d’Asie, des scènes de pêche au filet dans les canaux paisibles…

Nous marquons un premier arrêt pour visiter les jardins maraichers de Tra Que. Ici, on cultive sur quelque 40 hectares de terrain, des dizaines d’herbes et de légumes, dans le respect des techniques traditionnelles et de l’environnement. Pas de pesticides, ni OGM mais du 100% bio revendu essentiellement dans les restaurants locaux. Après l’agriculture, place à l’artisanat. Nous remontons à bord de notre side-car et rejoignons le petit village de Thanh Ha, sur les rives de la rivière Thu Bon, réputé à travers tout le pays pour ses poteries. L’occasion pour nous de s’essayer, avec un succès tout relatif, à la technique du tournage enseigné par Madame Phu, une dame de 94 ans aux mains expertes. Après quelques emplettes il est déjà l’heure pour nous de reprendre la route et de conclure ce périple hors du temps.

3- Vivre la nuit saïgonnaise en Vespa

Une virée nocturne en scooter dans Hô Chi Minh-Ville… Nous avions, il faut l’avouer, quelques réticences. La mégalopole du sud du Vietnam compte près de 9 millions de deux roues motorisés pour un peu plus de 10 millions d’habitants, un record ! A l’image de nombreuses villes d’Asie, Saigon connait un trafic agité, doux euphémisme, et d’une densité phénoménale. Concernant la signalisation routière, notre guide a une formule toute faite pour résumer le sentiment général : « En France, le feu rouge est impératif, en Italie, il est facultatif et au Vietnam, il est décoratif ! ». Nous sommes prévenus. Qu’à cela ne tienne, après une introduction au Café Zoom, nous voilà partis pour une aventure de quatre heures dans la nuit saïgonnaise à bord d’un Vespa vintage. Très vite, on se rend compte que la frénésie urbaine observée jusqu’ici est surtout un mode de vie. Bien que les règles nous échappent, elles existent et notre conducteur, avec qui l’on se sent immédiatement en confiance, les connait assurément. On s’arrête pour savourer une cuisine authentique dans deux restaurants sans prétention, à des années lumières de l’attrape-touristes. On devient même experts dans la préparation de Banh Xeo, les fameuses crêpes vietnamiennes. Un vrai régal.

On enfourche notre Vespa, étourdis par le bruit et les lumières de la nuit, jusqu’à une adresse confidentielle, un live music bar où une jeune chanteuse à la voix cristalline entame une reprise de Fool’s Garden, à donner des frissons. Nous apprenons qu’au Vietnam, la musique se segmente par couleur. Le bleu, pour les rythmes occidentaux, pop, rock ou R’n’B ; Le rouge pour les chants patriotiques hérités de la révolution ; Le jaune, enfin, pour les ballades mélancoliques, bouleversantes, qui rappellent le fado. On note dans la salle un silence absolu, des amoureux trop pudiques pour s’enlacer observent côte à côte le spectacle sans prononcer le moindre mot. C’est l’instant de poésie de la soirée… Rendez-vous enfin pour une dernière étape dans un autre café-concert à l’ambiance radicalement opposée, où un groupe survolté enchaine les tubes de ABBA à Joan Jett. Après toutes ces émotions, nous sommes raccompagnés en Vespa jusqu’à notre hôtel, l’élégant Park Hyatt Saigon, mais la tentation de prolonger la fête est trop forte. On retombe aussitôt dans les bras de la nightlife saïgonnaise. Le sommeil attendra.

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