Voyager dans le temps à bord de l’Eastern and Oriental Express

Quand on embarque dans le Belmond Eastern & Oriental Express, le train n’est plus un véhicule pratique pour relier un point A à un point B. C’est un art de voyager, un saut dans le temps, un appel à une douce nostalgie et au romanesque. Durant cette virée épicurienne au cœur de contrées exotiques, on découvre avec des yeux émerveillés des étendues de jungle luxuriante et des rizières ondulant à flanc de montagne.

À la découverte des villes et paysages de l’Asie du Sud-Est

Le voyage commence à Singapour, à 16h. Il prend fin 48h plus tard à Bangkok, après avoir remonté la péninsule malaise et traversé la région de Kanchanaburi. Singapour est une ville qui mérite qu’on lui dédie quelques jours. Elle fascine par sa force architecturale. Sa modernité en fait une véritable ville écologique du futur. Elle est en plus un lieu de melting pot inédit et la capitale culinaire d’Asie du Sud-Est. Faire le trajet jusqu’à Bangkok à bord de l’Eastern Oriental Express, plutôt qu’en sautant de ville en ville en avion, permet de se poser et de prendre le temps de contempler le paysage. On se rend alors compte de leur contraste saisissant, dès que l’on passe la frontière thaïlandaise. La Malaisie, c’est la jungle sauvage. En Thaïlande, on découvre un paysage de campagne où les rizières se succèdent sur des kilomètres.

Tout cela, on l’observe depuis le bien nommé Observation Desk. Ce wagon ouvert sur l’extérieur est un espace convivial où se retrouvent les voyageurs. On y converse, on y boit l’afternoon tea et l’on y profite du lever et du coucher du soleil. En effet, on se lève tôt à bord du train : 6h. Après avoir passé une demi-heure à admirer le paysage, on a tout le loisir de se recoucher avant de partir en excursion pour la journée. Voyager en train ne signifie donc pas rester enfermé sous une cloche de verre, on profite véritablement des pays que l’on traverse. Les plus sportifs partent en randonnée et ceux qui le préfèrent peuvent visiter des villages et rencontrer leurs habitants.

Ce voyage ravira les amateurs de train qui ont déjà eu la chance d’embarquer à bord du Venice-Simplon Orient Express. Mais ceux qui veulent découvrir l’Asie d’une manière originale y trouveront aussi leur compte. Nul ne peut rester insensible à la sensation de profonde déconnexion qui imprègne l’ensemble du trajet. L’arrivée à Bangkok n’en est que plus saisissante : après cette tranquillité inimitable, on prend la pleine mesure de la délicieuse frénésie qui agite la ville et ses marchés. Ce temple du shopping, aussi vivant de nuit que de jour, a été construit sans logique d’urbanisme et offre un mélange joyeux et désorganisé entre modernité et tradition.

La vie à bord de l’Eastern Oriental Express

Dans le train, on a l’impression de faire un véritable bon dans le temps vers les années 1940-1950. La vie à bord suit un rythme bien défini : après le café au lever du soleil et les excursions, on se retrouve au wagon bar pour un apéritif. Pour le dîner, tout le monde s’apprête. C’est un cérémonial très agréable qui fait partie de l’esprit de ce voyage. Il faut faire honneur à l’excellente table, tenue par un chef français. Après le repas du soir, on se rassemble autour du piano-bar pour partager un digestif. On profite de cette ambiance à la fois joyeuse et feutrée pendant une ou deux heures avant d’aller se coucher. Tout au long de son séjour dans le train, on est accompagnés par le même personnel, notamment le majordome qui veille au bien-être des voyageurs et devient un véritable compagnon de voyage.

Les cabines en elles-mêmes sont agréables, petites mais très fonctionnelles, et les lits d’un confort absolu. La taille des chambres n’est pas dérangeante puisque l’on voyage léger. Il suffit de se munir de deux tenues de soirée et d’une troisième pour les excursions. La nuit, on s’endort bercé par le roulis des rails qui ne s’arrête jamais. Chose étonnante, mais révélatrice de l’ambiance conviviale qui règne à bord, les cabines ne ferment pas à clé. On dispose simplement d’un petit coffre-fort. Cela donne l’agréable impression d’être chez soi. Les portes sont dotées de fenêtres qu’on peut choisir d’obstruer pour plus d’intimité. Mais la plupart du temps, elles sont ouvertes, et l’on est dans sa cabine comme dans son salon.

L’ambiance du voyage tient aussi à l’univers sonore qui l’enveloppe : ce sont les bruits de la jungle pendant les excursions, le vent qui s’engouffre dans l’Observation Desk, mais aussi les annonces à bord du train : « Mesdames et Messieurs, nous allons arriver à Bangkok. » Le départ du train à la fin des deux jours de voyages constitue lui aussi un souvenir mémorable. Au moment où tout le personnel se met en rang pour dire au revoir aux voyageurs, on a l’impression de quitter un cocon, une sorte de bulle hors du temps, et on le fait avec un pincement au cœur.

Singapour, havre de nature urbaine

Fascinante à bien des égards, parfois déroutante même, Singapour ne se cantonne pas au rôle de hub financier que le monde entier veut lui prêter. C’est une destination à part entière, où les prouesses architecturales côtoient une nature phénoménale. C’est certain, la mégalopole du futur n’a pas volé son titre de ville jardin.

Singapour, une vraie ville verte ?

On m’avait dépeint une ville goudronnée, lisse voire aseptisée, plantée de curieux buildings érigés en monuments historiques. Il faut dire que Singapour est jeune, cinquantenaire, à peine plus, et si son passé n’en demeure pas moins riche, c’est son dynamisme récent et ses constructions de verre et d’acier qui magnétisent l’attention. On aurait bien tort de s’arrêter là, aux abords de la Marina, sans doute le lieu le plus connu de la ville. La cité-Etat recèle bien d’autres trésors cachés. Terre marécageuse au sud de la péninsule malaise, elle dissimule dans ses entrailles une nature généreuse, surprenante, comme une invitation à l’aventure.

Central Catchment Nature Reserve

L’exemple le plus criant, une réserve de 2000 hectares, précisément au milieu de l’île principale d’Ujung, à seulement 12 km du centre-ville. Il s’agit du plus grand espace vert de Singapour, on y pénètre par le MacRitchie Reservoir, au sud, un vaste plan d’eau encerclé par une épaisse forêt équatoriale. On est juste aux portes de la ville et pourtant nous voilà déjà loin, ailleurs. A mesure que l’on s’enfonce dans la végétation à travers des sentiers parfaitement balisés (on est tout de même à Singapour), le sifflement incessant de la jungle se fait assourdissant. Sur le trajet on croise des écureuils, des reptiles de toutes sortes et des macaques joueurs, un peu trop…

Il faut marcher une heure et demi au moins pour atteindre la Treetop Walk, un pont long de 250m suspendu à 25m du sol, au-dessus de la canopée. On pourrait rester là des heures, au beau milieu de nulle part. Au loin, et dans un certain angle, on aperçoit les premiers immeubles de la skyline singapourienne. Partout autour, le vert domine. Le trajet retour se fait sans peine, en s’engouffrant encore davantage dans la jungle pour pouvoir en ressortir. Impossible de se perdre, les quelques joggeurs et étudiants croisés sur le chemin connaissent la forêt par cœur.

Singapore Botanic Gardens

Dans le prolongement d’Orchard Road, la Mecque du shopping local, se trouvent les célèbres jardins botaniques de Singapour. Célèbres, parce qu’inscrits depuis 2015 au patrimoine mondial de l’Unesco. Découpé en plusieurs zones, le lieu abrite notamment le National Orchid Garden, comparé, toutes proportions gardées, au jardin de Monet à Giverny. Une farandole de senteurs et de couleurs qui attire naturellement les foules, venues se perdre dans ses allées bien rangées. Outre les 3000 variétés, sauvages ou hybrides, le Jardin des Orchidées, s’enorgueillit d’une section VIP, où les fleurs sont baptisées en référence à des personnalités : Margaret Thatcher, Lady Di, le couple Obama… Même François Hollande possède la sienne.

Aux abords du jardin, les familles singapouriennes viennent se détendre ou déjeuner dans un restaurant en terrasse. Depuis peu, une nouvelle section a ouvert ses portes au public avec un parcours sur pilotis traversant une forêt primaire. La zone, surnommée « learning forest tour », appartenait il y a encore quelques mois à la Malaisie avant d’être restituée à la cité-Etat. Aujourd’hui, c’est peut-être la partie la plus impressionnante des jardins botaniques. On a le sentiment de naviguer au milieu des arbres, à hauteur de branche, avec à chaque tournant de nouvelles perspectives magnifiques.

Sungei Buloh Wetland Reserve

C’est l’un des secrets les mieux gardés de Singapour. Une réserve naturelle marécageuse au nord-ouest de l’île, longeant le détroit de Johor. Une mangrove paisible où cohabitent hérons, martins pêcheurs, aigles-pêcheurs, varans et crocodiles de toutes tailles dans l’harmonie la plus totale. Il n’est pas rare non plus d’y croiser des loutres cachées dans les feuillages ou jouant dans les cours d’eau. Çà et là des structures en bois dissimulées dans les arbres comme des nids, permettent aux visiteurs d’observer cette faune, et particulièrement les oiseaux en toute discrétion, sans jamais être vus.

Les buildings qui se dessinent à l’horizon ne gâchent en rien la magie de l’endroit. C’est déjà la Malaisie, la ville frontalière de Johor Bahru, développée et dynamique, qui semble courir derrière sa voisine sans parvenir à la rattraper. Ce face à face entre les deux pays donne lieu à un contraste inattendu et nos codes s’en trouvent chamboulés : Singapour est sauvage et la Malaisie ultra-urbanisée, il faut le voir pour le croire.

Non loin de là, on s’octroie une halte dans un lieu non dénué de charme et encore aux antipodes de l’image que l’on se fait de la cité du Lion : Bollywood Veggies. La ferme biologique fondée par Ivy Singh, une activiste modérée et célèbre figure locale, constitue un passage obligé pour les adeptes de tourisme responsable et une table généreuse pour les gourmands.

Pulau Ubin

Lorsque l’on pense à Singapour, on oublie souvent qu’il s’agit non pas d’une île, mais d’un archipel. Il y a donc Ujong, la principale, incarnation de la cité-Etat, Sentosa, la touristique, avec ses plages et ses parcs d’attractions, et il faut ajouter à cela une soixantaine de petits confettis, bases militaires ou zones industrielles pour la plupart, répartis aux alentours. Parmi ces derniers, une île sort du lot : Pulau Ubin. Prise en étau entre Ujong et Pasir Gudang en Malaisie, ce territoire insulaire que l’on croirait abandonné, sans eau courante ni électricité, est en fait un havre à la nature préservée qui rappelle à ceux qui l’ont connu le Singapour d’hier.

Pour la rejoindre, on se rend à l’est de la ville, dans le quartier de Changi et on embarque sur un bumboat local pour une traversée de 10 minutes. Arrivés sur le ponton en bois, le dépaysement est instantané, on est accueillis par une nuée de loueurs de vélos, le seul commerce à faire encore florès sur l’île. On enjambe notre monture et en route pour les anciennes carrières de granits, aujourd’hui remplies d’eau. Sur le chemin, on croise des temples, parfois curieux où les locaux et les visiteurs de passage viennent se recueillir. Mais le véritable trésor de l’île se trouve à l’est, les marécages de Check Jawa, l’un des écosystèmes les plus riches de Singapour avec pas moins de six habitats naturels différents où vivent reptiles, mollusques et autres sangliers. Un site sublime qui révèle notamment une magnifique mangrove.

Southern Ridges

Pour trouver du vert à Singapour, inutile de chercher bien loin. C’est dans le cœur battant de la ville que se trouve l’une des plus spectaculaires randonnées urbaines au monde, les Southern Ridges, ou cimes du sud, en référence aux hauts plateaux qui composent la zone, une rareté à Singapour. Cet ensemble qui s’apparente à une version ultra design de la Petite Ceinture parisienne ou de la High Line new-yorkaise, réuni 5 parcs sur 10 km de long, connectés les uns aux autres par des ponts et passerelles qui serpentent au milieu de la végétation. Un paradis pour les joggeurs, maintes fois instagramé, on pense notamment aux tortueuses Henderson Waves, point d’orgue du parcours.

Le sentiment de se perdre dans une forêt sans fin, en pleine ville, se faufilant parmi les arbres sans jamais les déranger, est tout simplement étourdissant ! Alentour, émanant de la jungle luxuriante, une collection d’immeubles plus étonnants les uns que les autres à l’instar de The Interlace, l’un des chefs d’œuvre architecturaux de la ville, bâti façon Legos imbriqués.

Vous l’aurez compris, au delà de son dynamisme économique, Singapour est une terre méconnue à la nature foisonnante, qui n’a pas fini de surprendre. À découvrir en profondeur à travers un programme original pensé pour ne rien manquer de la ville jardin. Confiez votre voyage à Singapour aux spécialistes OOVATU.