Les Cyclades hors des sentiers battus : itinéraire de 11 jours

Oui, les Cyclades, on croit connaître. Santorin la spectaculaire, Mykonos la festive, Paros, Naxos… Et puis il y a celles qu’on évoque moins. Serifos, Sifnos, Milos… Plus calmes, plus sauvages, plus secrètes aussi. Cet itinéraire, c’est pour ceux qui préfèrent les ports sans agitation, les villages blancs sans vitrines de luxe, et les baignades sans voisins. Onze jours pour une découverte des Cyclades hors des sentiers battus, ralentir, marcher, bien manger, et dormir la fenêtre ouverte dans un calme olympien…

Étape 1 : Athènes, capitale aux mille visages (1 nuit)

Avant de filer vers les îles, on s’offre une parenthèse à Athènes, l’incontournable capitale, un brin bruyante, un peu rugueuse au premier regard, et pourtant si fascinante… L’Acropole ? Oui, évidemment. On y monte tôt, avant les groupes, quand la ville est encore à moitié endormie. De là-haut, le Parthénon surveille la ville depuis 2 500 ans — et franchement, il en impose. En redescendant, on traverse Plaka sans s’y attarder trop longtemps, puis on bifurque vers Anafiotika. Quelques ruelles, deux chats, trois escaliers, et d’un coup on est sur une île : ce quartier miniature a été bâti par des ouvriers venus d’Anafi qui ont recréé ici, au pied de l’Acropole, leur village cycladique.

Fun fact : le Parthénon n’est pas parfaitement droit. Ses colonnes sont légèrement inclinées vers l’intérieur, pour compenser les illusions d’optique… et résister aux séismes. Pratique, et plutôt visionnaire.

Pour prendre le pouls de la ville sans s’épuiser, on reste dans le centre : tout se fait à pied, le métro depuis l’aéroport est direct et climatisé (ce qui, à Athènes, relève presque du miracle). Le musée de l’Acropole vaut largement le détour : bien conçu, pas trop long, passionnant même sans être expert. Et si vous avez le temps, poussez jusqu’au Musée archéologique national : masque d’Agamemnon, fresques de Santorin, objets mycéniens… Un best-of des trésors grecs. Le soir, direction Monastiraki. Une bière ou un ouzo sur un rooftop, la vue sur les colonnes éclairées… Une belle entrée en matière.

Où loger à Athènes ?

Periscope***** – Dans le quartier de Kolonaki, chic, central, vivant. Un boutique-hôtel moderne pour ceux qui aiment marcher en ville.

Electra Metropolis***** – À deux pas de la place Syntagma, parfait pour rayonner à pied dans tout le centre historique. Rooftop avec vue sur l’Acropole.

King George*****LUXE – Adresse emblématique face au Parlement, élégance classique et service impeccable. Un vrai grand hôtel, à l’ancienne.

Étape 2 : Serifos, l’île insoupçonnée (3 nuits)

À deux heures de ferry du Pirée, Serifos se dévoile, tranquille, surmontée d’une Chora blanche perchée sur la roche. Moins connue que ses voisines, elle a longtemps été tenue à l’écart des circuits touristiques — et c’est tant mieux. Pas de marina clinquante, pas de centre redessiné pour séduire les touristes. Serifos a gardé son âme. L’histoire de l’île est rude cependant : habitée depuis l’Antiquité, elle a surtout vécu, jusqu’au XXe siècle, de l’exploitation de son sous-sol. Fer, cuivre, plomb… on en extrayait tout.

Les grandes grèves minières de 1916 ont marqué Serifos durablement, jusqu’à devenir un symbole pour le mouvement ouvrier grec. Aujourd’hui, on en voit encore les traces : tunnels, rails, bâtisses industrielles qui dorment sur les collines… Serifos est restée une île habitée, à taille humaine, avec un port simple, quelques villages éparpillés, et une Chora spectaculaire, accessible en dix minutes de bus ou vingt de marche depuis Livadi. C’est là qu’on loge idéalement, pour profiter au mieux l’île; sans voiture.

Les sentiers sont partout : anciens chemins d’ânes, lignes de crêtes, pistes qui mènent souvent à la mer. Psili Ammos est la plus accessible, parfaite pour une pause. Vagia, Ganema, Kalo Ampeli demandent un peu plus d’effort, mais offrent souvent une crique rien que pour soi. Pas de transats, pas de musique : juste le brise, la mer, et une taverne pour goûter à un bon poulpe grillé.

Fun fact : Serifos est citée dans la mythologie grecque comme l’île où Persée aurait ramené la tête de Méduse. 

Où loger à Serifos ?

-Rizes Hotel*** – Un peu en hauteur, à deux pas de la Chora. Vue imprenable, silence garanti.

Étape 3 : Sifnos, l’équilibre parfait (3 nuits)

On arrive à Sifnos par Kamares, un petit port calme, une baie en arc de cercle, la plage à quelques mètres du quai. Il y a un bus qui attend et vous emmène vers Apollonia en une vingtaine de minutes. À Sifnos, tout est à taille humaine. On loge à Apollonia si on veut être au centre, ou à Artemonas pour plus de calme. Les deux villages sont reliés par un chemin qu’on fini par connaître par cœur, bordé de bougainvilliers et de chats semi-propriétaires… Ici, on peut passer trois jours sans voiture sans jamais avoir l’impression de rater quelque chose.

Sifnos a une histoire riche. Ses mines d’or et d’argent ont fait sa renommée dans l’Antiquité, puis la poterie a pris le relais — encore aujourd’hui, on en voit partout. Il y a aussi ce nombre invraisemblable de chapelles disséminées sur les collines : certaines sont posées comme des balises, d’autres cachées au bout de sentiers improbables. Les randonnées sont superbes et bien indiquées. Et presque toujours, au bout : une crique. Vathi pour la tranquillité, Platis Gialos pour les famille. Poulati, elle, est plus confidentielle : on y accède à pied depuis Apollonia, par un chemin qui descend doucement jusqu’à une crique entre les rochers, avec une petite chapelle au-dessus.

Côté cuisine, Sifnos ne rigole pas. C’est ici qu’est né Nikolaos Tselementes, le Paul Bocuse grec du XXe siècle. Résultat : une vraie culture culinaire. Le dimanche, on mange la revithada, un ragoût de pois chiches qui a cuit toute la nuit — un plat simple, mais avec l’odeur qui reste en mémoire. Et pour le sucré, les amygdalota, ces petits gâteaux aux amandes à tomber.

Fun fact : on dit que Sifnos compte autant d’églises que de jours dans l’année.

Où loger à Sifnos ?

Windmill Sifnos Suites – The Arcades*** – Dans un ancien moulin restauré avec goût à Artemonas. Insolite, intimiste, avec beaucoup de caractère.

Verina Terra**** – À Platis Gialos, deux pas de la mer, belle ambiance cycladique, parfaite pour profiter de la plage sans s’éloigner.

Verina Astra**** – À Artemonas, au calme, vue sur la mer, chambres sublimes, coucher de soleil garanti.

Étape 4 : Milos, l’île caméléon (3 nuits)

Sur Milos, on passe son temps à dire “Wahou”. Il suffit de louer un scooter ou une petite voiture (indispensable ici, les distances sont longues et les routes parfois bien cabossées) et de partir explorer. Chaque virage donne l’impression de changer d’île : falaises rouges, plages lunaires, grottes marines, eaux turquoise… Sarakiniko, avec ses roches blanches, est sans doute l’un des endroits les plus photographiés des Cyclades. Une étendue lisse et sculptée par l’érosion, presque irréelle. On y va tôt ou en toute fin de journée pour l’éviter en mode selfie-land. À côté, Firiplaka est plus douce, Tsigrado plus acrobatique (descente par corde et échelle, prévoir des chaussures), Kleftiko se rejoint en bateau, et le reste, on vous laisse le plaisir de le découvrir… Papafragas, Kleftiko côté mer, et une bonne quinzaine d’autres plages qui méritent leur place sur la carte.

Plaka est une très belle Chora, à visiter en fin de journée, quand la chaleur retombe et que le ciel commence à faire le spectacle. On y grimpe pour voir le coucher du soleil, on redescend en zigzagant dans les ruelles étroites. Klima vaut aussi le détour : un ancien village de pêcheurs avec des maisons colorées et les pieds dans l’eau, idéal en fin d’après-midi.

Fun fact : C’est ici, à Milos, qu’a été découverte la fameuse Vénus, aujourd’hui au Louvre, un peu par hasard dans un champ. Comme quoi, parfois ça vaut le coup de fouiller un peu.

Où loger à  Milos ?

-White Coast Pool Suites***** – Au nord de l’île, à Agios Nikolaos, près de Sarakiniko. Une adresse exclusive, réservée aux adultes, idéale pour le calme et les couchers de soleil spectaculaires.

-Aera Milos Villa*** – Une maison suspendue sur les hauteurs de Tripiti, avec une vue incroyable sur la baie. Calme, lumière, espace : parfait pour se reposer.

Si cet itinéraire pour découvrir les Cyclades hors des sentiers battus vous parle, OOVATU vous le propose en version entièrement personnalisée : Les Cyclades autrement. Onze jours entre îles magnifiques, hôtels choisis avec soin, traversées fluides et belles étapes, sans courir. Et si vous avez quelques jours de plus, il est facile de prolonger l’escapade : Folegandros, pour sa Chora vertigineuse, ou Paros, plus animée, mais avec de vraies pépites hors saison.

L’automne, la saison idéale pour partir aux Cyclades ?

En septembre, les vacances scolaires sont terminées et les familles sont reparties vers leurs foyers. Le moment rêvé pour s’octroyer des vacances paisibles dans une des plus belles régions du monde : les Cyclades. On pense connaitre par cœur le paysage apparemment uni de ces îles grecques : maisons blanches, eaux bleus, peu de végétation ; un décor très brut. Mais en poussant un peu l’exploration, on se rend vite compte que chaque île a un petit quelque chose de particulier à offrir.

Une tranquillité imperturbable

En choisissant de partir pendant l’arrière-saison, ce sont des vacances plus reposantes qui s’offrent à nous. Lors d’un voyage à Sifnos, perdus dans les paysages arides du Nord, on se délecte de l’impression suave de pouvoir prendre son temps. Dans cette partie de l’île tout en ocre, gris et doré, où l’on ne trouve rien de plus qu’un vieux monastère et un petit hameau, on découvre de minuscule criques en bas de longs escaliers. Après les avoir descendus, on plonge depuis les rochers dans des eaux translucides qui se teintent de vert émeraude, sans autre compagnon que le bruit d’une brise légère. L’endroit idéal pour une après-midi de snorkeling.

Les voyageurs avertis, à la recherche d’expériences authentiques, ont tendance à éviter un séjour à Paros, île qui semble parfois victime de son succès. Pourtant, une fois passées Parikia et Naoussa, on découvre des paysages d’une rare beauté, libérés des afflux touristiques estivaux. A l’Est, la très belle Golden Beach est une destination très prisée, bien que moins fréquentée en basse saison. Les plus curieux pourront aussi s’écarter des beach clubs pour découvrir la plage sauvage de Santa Maria : c’est là qu’est construit l’hôtel Seven Santa Maria, un lieu de villégiature privilégié (à réserver longtemps à l’avance).

A l’intérieur des terres, le très joli village de Lefkès permet une promenade agréable dans ses rues étroites : royaume des chats qui les arpentent inlassablement, on s’y régale du spectacle des petites maisons blanches typiques, où des branches de bougainvilliers forment d’harmonieuses tâches roses en haut des murs.

De vraies rencontres

C’est d’ailleurs en visitant les villages que l’on découvre un nouvel intérêt à séjourner dans les Cyclades au début de l’automne : le contact avec les habitants. Après le stress généré par les périodes de pic de fréquentation, ceux-ci se détendent et sont beaucoup plus enclins à converser avec les visiteurs. Chaque île renferme des villages aux ambiances uniques. C’est certainement sur Kimolos qu’elle est la plus authentique. L’unique village est épargné par l’atmosphère effervescente qu’on retrouve à d’autres moments de l’année dans l’archipel. Quand on s’y promène le soir, on a le plaisir de côtoyer des grand-mères au chignon gris, drapées dans des châles noirs et l’on a un bel aperçu de ce qui fait le quotidien de l’île.

Et puis, en séjournant dans la région aux alentours du 10 septembre, on profite des animations du Festival de Gastronomie Cycladique, qui est une belle occasion pour les locaux de faire la fête. La culture régionale est très vivante et les gens ont un réel amour pour elle. C’est un spectacle émouvant que de les voir exécuter à la perfection des danses traditionnelles, toutes générations confondues.

Le soleil toujours au rendez-vous

Si l’arrière-saison est l’occasion de profiter d’un rythme de vie différent, elle n’empêche pas des activités plus classiques. On a beau être plus loin dans l’année, profiter des plages et de la mer n’en reste pas moins agréable. C’est même tout l’inverse : les températures sont plus douces et l’eau a emmagasiné toute la chaleur de juillet et août. Ce sont les conditions optimales pour piquer une tête dans les eaux translucides, en s’épargnant la difficulté de trouver un coin de sable libre pour étendre sa serviette. L’occasion aussi de s’aventurer vers des paysages méconnus, comme celui, lunaire, des rochers blancs de la plage Sarakiniko, à Milos. En cette période de l’année, les couleurs du ciel s’intensifient, et l’on peut profiter de couchers de soleil incomparables. Le Castro de Sifnos, à flanc de montagne, est le meilleur endroit pour contempler ce spectacle. A l’heure où les murs des maisons se teintent de rose et d’orange, les terrasses des restaurants offrent une vue imprenable sur la mer rougeoyante et les îles alentour.

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Péloponnèse, une épopée inoubliable

Depuis Athènes jusqu’au Péloponnèse, Sandrine, a pris part à un fabuleux périple qui lui a fait découvrir les plus beaux sites archéologiques et naturels de cette région préservée et trop souvent oubliée. Retour sur ce voyage dans le berceau de la mythologie grecque.

Quel a été ton sentiment en découvrant pour la première fois le Péloponnèse ?

C’était une très belle surprise ! J’ai découvert des paysages que je ne m’attendais pas à voir en Grèce. La région est vallonnée, verdoyante et très fleurie, surtout au printemps. J’avais déjà eu l’occasion de visiter Rhodes et la Crète, mais je n’avais jamais vu le pays sous cet angle plus montagneux, absolument sublime. C’est une région qui diffère réellement des autres et qui invite à de longues balades et à se perdre dans la nature.

C’est également une région connue pour ses vestiges archéologiques… Quel site t’a le plus marqué ?

Sans hésiter, celui de Mistra. Il se visite en deux temps, ce qui est d’autant plus agréable car on peut faire une petite pause déjeuner et profiter de l’environnement à sa guise. La partie basse est composée de plusieurs églises et monastères tout en pierres, dont celui de la Pantanassa où vivent encore des religieuses orthodoxes. Ils sont très bien conservés, tandis que dans la ville haute, on découvre les ruines d’une ancienne forteresse byzantine, laissée à l’abandon dans les années 1950. Ici, le réel attrait pour moi est la vue époustouflante ! Le site domine les plaines, parsemées d’arbres typiquement méditerranéens et de petites maisons aux toits en tuiles rouges. C’est très apaisant, on prend le temps de respirer un grand coup et on profite simplement du panorama.

Ton hôtel préféré ?

J’ai eu un vrai coup de cœur pour le Kyrimai, point d’orgue ce circuit dans le Péloponnèse. C’est un petit hôtel établi dans d’anciennes demeures en pierre datant du XIXe siècle, posé au bord des eaux cristallines d’une baie reculée, à l’abri des masses de touristes. On retrouve vraiment ce côté charmant et authentique dans l’architecture évidemment, mais aussi dans les chambres qui sont toutes différentes les unes des autres et très chaleureuses. Au petit-déjeuner, on ne choisi pas ce que l’on mange, le personnel nous apporte les bonnes viennoiseries du jour, des fruits, différentes confitures maison, c’est un régal.

Qu’as-tu pensé de la cuisine grecque justement ?

La moindre des choses que l’on puisse dire c’est que les Grecs maîtrisent l’art de la cuisine et des bons produits. Tout est très frais. Ils ont réussi à me faire aimer des choses que je n’apprécie pas d’habitude, comme le tzatziki. À table, il y a toujours une ambiance conviviale car ils ont cette culture « family style », on partage plusieurs mezzé, du caviar d’aubergines, du ktipiti, des feuilles de vigne farcies, du poulpe à l’huile d’olive… Sans oublier l’incontournable salade grecque, simple mais délicieuse. En Grèce, les tomates ont encore ce vrai goût de plus en plus difficile à trouver, ça fait un bien fou !

À quel type de voyageurs conseillerais-tu la région ?

Les amoureux d’archéologie et d’histoire seront tout de suite conquis par ce que le Péloponnèse a à offrir. Il ne faut pas oublier que c’est le berceau de la mythologie grecque ! Les couples ou les familles avec des adolescents pourront coupler visites culturelles, balades dans la nature et séjour en bord de mer, ce qui est génial. On peut voir plusieurs facettes du pays en restant dans la même région. Je le conseille moins aux familles voyageant avec des enfants en bas âge à moins de séjourner dans un resort comme le Westin Costa Navarino qui propose de nombreuses activités au sein même de l’hôtel, car les distances sont tout de même assez longues.

Quelle est la meilleure façon de découvrir le Péloponnèse ?

Le mieux, c’est d’être indépendant et de louer une voiture pour faire le tour à son rythme. On peut ainsi faire des randonnées, des pique niques dans les hauteurs, prendre plus de temps sur un site que sur un autre, se reposer autant qu’on le souhaite dans des baies romantiques… En arrivant à Athènes en avion, on peut faire une pause deux jours pour visiter ses lieux mythiques comme l’Acropole et le quartier de la Plaka, puis prendre la route vers le Péloponnèse en toute sérénité. En chemin, il ne faut pas oublier de faire une courte halte au canal de Corinthe, qui est tout de même impressionnant à voir, surtout si on a la chance d’y être en même temps que le passage d’un bateau !